Me revoilou, les gens!
J'en profite pour poster ici un petit truc que j'avais promis à Bunny, en attendant de trouver un site où le stocker
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RON MENE L'ENQUETE Oubliez ce que vous savez.
On vous a dit que Dumbledore avait passé l'arme à gauche, réduit à l'état de petite gelée tremblottante au pied d'une tour? Que Lucius Malefoy était un Mangemort? Que Madame Bibine sentait mauvais de la bouche?
Camarades, on vous spolie! (la preuve, si vous n'avez pas lu le tome 6, vous l'avez été dès deuxième phrase de ce texte)
On ne nous dit pas tout. La vérité est ailleurs, et si J.K. Rowling a passé sous silence certains aspects de la vie sexuelle de ses personnages, c'est qu'elle a très bien pu raconter des bêtises sur d'autres sujets.
Je vais vous la raconter, moi, la véritable histoire. Celle des trucs qui se sont vraiment passés.
Asseyez-vous, mon enfant. Vous prendrez bien un verre de whiskie? Je le range toujours dans le tiroir du haut, entre le dézingueur et la pile de dossiers secrets. Ceux avec les peaux de saucisson qui font marque-pages.
C'était il y a bien longtemps...
Nous étions alors la nuit d'Haloween, mais l'humeur de Pouldard n'était pas à la fête.
Dumbledore avait rendu l'âme peu avant minuit, dans le secret de son bureau, entouré d'une théorie d'objets magiques, tel un pharaon dans son tombeau. La nouvelle annoncée, chacun s'était pressé de venir grossir la foule qui bourdonnait dans le grand couloir menant au lieu du crime. Car il s'agissait bel et bien d'un crime... du moins, quelqu'un en était persuadé.
Et ce quelqu'un n'était autre que l'innénarable héros de notre histoire.
(fondu noir, Hérisson présente:)
(générique)
Debout, donc, au faîte de la plus haute tour du château, le jeune homme contemplait la nuit d'un air pensif et inspiré. La vieille bâtisse de Poudlard s'était emmitoufflée de brume comme une vieille femme tirant sa cigarette, masquant ses charmes usés derrière une fumée aux relents de tabac de contrebande.
Il faisait un de ces froids, ça vous pénétrait les os.
"Ron..." appela doucement Harry, du ton qu'il aurait employé pour parler à un débile mental ou à un preneur d'otages hystérique.
L'interpellé se retourna et toisa son camarade, l'ai sombre. Depuis combien de temps l'observait-il ainsi?
- Harry... murmura-t-il avec un sourire en coin. Fidèle assistant, je crois tenir une piste!
- Ecoute, mon vieux, je sais que tu es bouleversé par ce qu'il s'est passé. Mais était-ce bien la peine de te lancer un Sort d'Intelligence pour tenter de résoudre l'affaire?
Le parchemin magique qu'avait par hasard déniché le rouquin dans une vieille B.D. de la bibliothèque lui semblait pourtant, sur le coup, la seule solution pour venir à bout de l'énigme à laquelle il était confronté. Ce sort, qu'il avait précieusement gardé au fond de sa chaussette gauche (celle qui n'était pas trouée) en prévision de cas comme celui-ci, c'est à dire des cas trop graves pour être confiés à des adultes bien pensants, ne devait durer que quelques minutes.
Malheureusement, le charme extrêmement capricieux semblait avoir trouvé en le cerveau de Ron l'équivalent d'infinis pâturages de bêtise entièrement vierges de toute connaissance utile et s'y plaisait désormais trop pour dégager. Ca faisait déjà deux heures que le garçon le plus bênet de l'école carburait aux alentours des 250 de Q.I. et, quelque part, ça fichait les jetons.
Toujours est-il que Ron, drapé dans sa dignité, détourna le regard vers les étoiles et déclama de sa voix la plus dramatique :
- Ecoute-moi, Harry! Tu ne te souviens donc pas? Au dîner, Rogue a à peine touché à son assiette... je suis prêt à parier qu'il a versé une potion mortelle dans les plats!
Un long soupir s'éleva dans son dos.
- C'est ridicule... si c'était le cas, je veux dire, tout le monde serait mort aussi à l'heure qu'il est.
- Ahaaah! Tu oublies donc que Rogue et Dumbledore ont... enfin, avaient un point commun. Devine lequel? Les esquimaux au citron!
- Hein? Rogue aussi mange ce truc?!
- Certes. Et j'en déduis donc tout naturellement que le produit versé dans la soupe était un réactif létal extrêmement puissant pour qui mange des esquimaux de ce type entre les repas.
Harry sentait la migraine venir, sournoise.
- Ron, je...
- Mais c'est élémentaire, enfin! Es-tu aveugle?!
- Tu es en plein délire. Pourquoi donc Rogue voudrait-il tuer Dumbledore? Quelle idée insensée!
Le sourire suffisant de Ron s'élargit.
- Tu n'as donc pas compris? Mais enfin, ça saute aux yeux : le Directeur et Rogue étaient amants! D'où l'attirance mutuelle pour les esquimaux... et si Rogue a tué l'homme de son coeur, c'est bien entendu par jalousie, puisque tout le monde sait que Dumbledore et McGonagall se retrouvent en cachette dans les boîtes SM de Pré-Au-Lard!
Mais Harry n'écoutait plus; il s'était évanoui.
***
Quelques minutes et un bon café au lait plus tard, les deux garçons débutaient leur enquête. Les recherches portèrent tout d'abord leurs pas sur la "crime scene", comme se plaisait à l'appeler Ron.
La foule, dispersée sur ordre des professeurs, refluait à présent vers les dortoirs et laissait place à un tableau des plus troublants : McGonagall sanglotait sur l'épaule d'Hagrid (enfin, sur son avant-bras). Les autres professeurs, l'air gêné, tentaient de se donner une contenance tandis que Rogue, suspect numéro 1, scellait l'accès au bureau avec du scotch jaune.
"Voilà, dit-il. Les lieux doivent rester en l'état avant l'arrivée des gens du Ministère."
Ron, surgissant soudain d'un couloir, se rua sur le petit groupe, traînant Harry derrière lui comme un vulgaire sac de navets.
Des cris de surprise fusèrent aussitôt et Rogue se retourna, l'air menaçant :
"Weasley? Potter? Qu'est-ce que vous fichez ici?"
- Police! cria Ron. Que personne ne bouge! Moi et mon assistant allons procéder à l'examen du cadavre.
McGonagall, reprenant ses esprits, leur barra la route.
- Qu'est-ce qui vous prend, Weasley? Vous avez pris un Sort d'Intelligence ou quoi?
- Soyez sûre, répliqua-t-il, que la vérité triomphera! Notrespassus Immobilis!
Et, avant que quiconque ait pu esquisser un geste, tous les professeurs se retrouvèrent paralysés dans des poses comiques et peu confortables.
Ron, un sourire dément figé sur ses babines, s'engagea dans les escaliers qui menaient au bureau de Dumbledore, suivi de Harry qui se répandait en excuses inaudibles.
Une ambiance morbide régnait dans l'antre du vieux magicien. Les portraits des anciens directeurs avaient tous quitté leur cadre, et le bruit courait qu'ils avaient exigé en bloc la formation d'une patrouille d'autodéfense pour veiller à la sécurité des tableaux de Poudlard après "l'attentat".
Sur le sol, seule une silhouette tracée au feutre Veleda rappelait qu'un crime avait eu lieu.
- Où est... le corps? bredouilla Harry.
- Mh... ils l'ont sûrement emmené à l'infirmerie pour l'autopsier. Ce n'est pas plus mal comme ça, remarque. Allez, dépêchons-nous! Il faut mettre la main sur un indice avant que les cow-boys du Ministère débarquent!
Malheureusement, après un quart d'heure passé à farfouiller dans un fatras pas croyable de bouquins de magie, pas la moindre trace d'esquimaux ou de lettre parfumée susceptible d'inculper le professeur de potions. Harry soupira.
- Il faut se rendre à l'évidence, mon vieux... on s'est trompé sur toute la ligne.
Debout dans un coin, Ron, qui dirigeait les opérations, avait la mine constipée d'un joueur d'échecs en pleine concentration.
Soudain, il leva la main gauche, referma la droite, et frappa de la seconde dans la première.
- Harry, s'écria-t-il, j'ai une idée géniale!
Mais le jeune homme n'eut pas le temps d'en dire plus. A cet instant précis, les Aurors du Ministère firent violemment irruption dans la pièce.
***
Quelques minutes plus tard, ils étaient tous réunis dans l'infirmerie devant du corps du directeur. Une délégation de professeurs furibonds faisait à face à Ron, menton dressé et l'air arrogant, et Harry, qui semblait vouloir se cacher sous la table tant il avait honte.
"A présent, dit le rouquin, nous allons faire tout la lumière sur cette histoire!"
- Vous avez cinq minutes, Weasley, répondit McGonagall. Après ça, je vous vire.
- Commençons par vous! fit-il joyeusement en la pointant du doigt. On dit toujours que dans une sale affaire, il faut chercher la femme... mais vos larmes, Madame, étaient celles d'un être pur et innocent. Je l'ai vu. Je ne peux croire que vous soyez autre chose que l'élément déclencheur qui a conduit une autre personne à commettre cet horrible meurtre. Et cette autre personne est certainement... Hagrid! (Le demi-géant tressaillit.)
"Vous avez tenté, reprit Ron, d'assassiner non pas Dumbledore, mais le professeur Rogue, grâce au venin d'une créature magique friande de citrons. Et ce parce que vous saviez que Rogue, à qui vous avez fait une déclaration enflammée la fois où vous étiez saoûl de votre eau-de-vie expérimentale, avait séduit Dumbledore et tentait de briser le couple qu'il formait avec votre ancienne maîtresse, Minerva McGonagall! Toutefois, ce plan était voué à l'échec, car le Professeur Trelawney, ayant perçu vos desseins dans sa boule de cristal, profita du dîner pour renverser le sel dans la soupière, ce qui explique que...
- Euh... je peux en placer une?
Ron s'interrompit avec agacement. Harry lui tapotait l'épaule, indiquant de l'autre main le cou de Dumbledore. Celui-ci était interrompu en son milieu par une drôle de bosse rectangulaire, comme si un objet était coincé à l'intérieur.
- Vous savez, poursuivi-t-il, je me demandais depuis tout à l'heure pourquoi nous n'avions pas retrouvé de bâtonnet d'esquimaux dans le bureau du Professeur...
D'un coup de poing magistral, le Survivant percuta le sternum de Dumbledore, qui émit une sorte de gargouillis pathétique avant de cracher dans un geyser de salive un esquimaux au citron à moitié fondu.
Puis il ouvrit les yeux.
"Miracle!" s'écria McGonagall.
Rogue, toute retenue oubliée, se jeta sur le vieil homme : "Mon Dumby! Toi et ta manie d'engloutir les objets phalliques d'un coup..."
Harry sourit.
- Eh, oui! Ce n'était pas un meurtre, expliqua-t-il. J'ai compris que le Professeur Dumbledore n'avait été victime que de sa groinfrerie (sauf vot' respect) et s'était tout bêtement étouffé avec sa friandise préférée!
Ron, hébété, troqua immédiatement son air déconfit contre un grand sourire franc et administra un accolade virile à son meilleur ami.
- Bravo, Harry Potter! Un jour, tu deviendras un aussi grand détective que moi!
Une semaine plus tard, eut lieu à Poudlard le margiage de Hagrid et McGonagall, célébré par Dumbledore en personne, lui-même assisté par le professeur Rogue qui semblait pour une fois presque amical. Harry et Ron, leurs écarts pardonnés, étaient les témoins de ces doux instants de bonheur.
La douceur de l'automne s'étendait sur les jardins de Poudlard, tandis que les élèves gambadaient autour du lac chargé de reflets roux. On pensait déjà aux vacances. Et dans leur coeur, tous savaient que, lorsque dans la nuit le mal reste impuni, se dresse avec la vérité pour flambeau celui que l'on appelerait un jour le pourfendeur des Ténèbres et qui entrerait dans la légende, farouchement indélébile, sous le nom de Ron Détective...
(fondu enchaîné)
FIN
Prochain épisode : le crime du Poudlard Express
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